phénomène positif

Category: Heidegger - Etre et temps etc.
Submitter: mccastro

phénomène positif

Cette compréhension de l’être a beau être flottante, confuse, toute proche d’une simple connaissance verbale, cette indétermination de la compréhension toujours déjà disponible de l’être n’en est pas moins elle-même un phénomène positif, qui requiert un éclaircissement. Néanmoins, une recherche sur le sens de l’être ne prétendra pas apporter celui-ci dès le [6] commencement. L’interprétation de la compréhension moyenne de l’être ne peut recevoir son fil conducteur nécessaire que du concept élaboré de l’être. C’est à partir de la clarté du concept et des modes de compréhension explicite qui lui appartiennent qu’il faudra établir ce que vise la compréhension obscurcie - ou non encore éclairée - de l’être, et quels types d’obscurcissement, ou d’empêchement d’un éclairage explicite du sens de l’être, sont possibles et nécessaires. EtreTemps2

Le Dasein quotidien [alltäglich] puise l’explicitation préontologique de son être dans le mode d’être [130] prochain du On. De prime abord, l’interprétation ontologique suit cette tendance explicitative, elle comprend le Dasein à partir du monde et le trouve comme un étant intramondain. Plus encore : l’ontologie « prochaine » va jusqu’à se laisser donner par le « monde » le sens de l’être par rapport auquel ces « sujets » étants sont compris. Mais comme le phénomène du monde passe lui-même inaperçu dans cette identification au monde, c’est le sous-la-main intramondain, ce sont les choses qui prennent sa place. L’être de l’étant qui est-Là-avec est conçu comme être-sous-la-main. Ainsi la mise en lumière du phénomène positif de l’être-au-monde [In-der-Welt-sein] quotidien [alltäglich] prochain ouvre-t-elle un aperçu sur la racine de l’omission de cette constitution d’être par l’interprétation ontologique. C’est elle-même qui, en son mode d’être quotidien [alltäglich], se manque et se recouvre de prime abord. EtreTemps27

L’expression « bavardage [Gerede] » ne doit pas être prise ici dans un sens dépréciatif. Elle signifie terminologiquement un phénomène positif qui constitue le mode d’être du comprendre et de l’expliciter du Dasein quotidien [alltäglich]. Le parler, la plupart du temps, s’ex-prime et s’est toujours déjà ex-primé. Il est parole. Mais dans l’ex-primé sont alors à chaque fois déjà inclus la compréhension et l’explication. La langue comme être-ex-primé abrite en soi un être-explicité du Dasein. Cet être-explicité est tout aussi peu que la parole sans plus sous-la-main, au contraire son être est lui-même à la mesure du Dasein [Daseinsmässig]. Le Dasein, de prime abord et dans certaines limites, lui est constamment remis - il règle et distribue les possibilités du comprendre moyen et de l’affection qui lui appartient. L’être-ex-primé, dans la totalité de ses [168] complexes articulés de signification, préserve un comprendre du monde ouvert et, cooriginairement, de l’être-Là-avec [Mitdasein] d’autrui et de l’être-à à chaque fois propre. La compréhension déjà déposée ainsi dans l’être-ex-primé concerne aussi bien l’être-découvert de l’étant à chaque fois atteint et transmis que, aussi, la compréhension à chaque fois prise de l’être et les possibilités et horizons disponibles d’une explicitation et d’une articulation conceptuelle renouvelées. Cependant, au-delà de cette simple référence au fait de l’être-explicité du Dasein, il convient de s’enquérir du mode d’être existential du parler ex-primé et s’ex-primant. S’il ne peut être conçu comme sous-la-main, quel est son être, et que nous dit fondamentalement cet être sur le mode d’être quotidien [alltäglich] du Dasein ? EtreTemps35

Submitted on:  Thu, 08-Mar-2007, 06:03