
On dit : la mort vient certainement, mais provisoirement pas encore. Avec ce « mais », le On [das Man] dénie à la mort la certitude. Le « provisoirement pas encore » n’est pas un simple énoncé négatif, mais une auto-explicitation du On, par laquelle il se renvoie lui-même à ce qui de prime abord demeure encore accessible à la préoccupation [Besorgen] du Dasein. La quotidienneté [Alltäglichkeit] se presse vers le caractère pressant de la préoccupation [Besorgen] et secoue les liens de la « pensée » fatigante, « oisive de la mort ». Celle-ci est renvoyée à « un jour, plus tard » et, cela sous l’invocation de l’« échelle commune ». Le On recouvre ainsi cette spécificité de la certitude de la mort: être possible à tout instant. Avec la certitude de la mort se concilie l’indétermination de son quand. C’est elle qu’esquive l’être pour la mort quotidien [alltäglich] en lui prêtant de la déterminité [Bestimmtheit]. Mais un tel déterminer ne saurait signifier que l’on calculera le quand de l’intervention du décès [Ableben] [Ableben]. Devant une telle déterminité [Bestimmtheit], le Dasein fuit au contraire. La préoccupation [Besorgen] quotidienne [alltäglich] se détermine l’indéterminité [Bestimmtheit] de la mort certaine de telle manière qu’elle interpose devant elle les urgences et les possibilités contrôlables du quotidien [alltäglich] le plus proche. EtreTemps52