échéance du Dasein

Category: Heidegger - Etre et temps etc.
Submitter: Murilo Cardoso de Castro

échéance du Dasein

Ce chapitre, qui assume l’explication de l’être-à comme tel, c’est-à-dire de l’être du Là, se divise en deux parties : A. La constitution existentiale du Là. B. L’être quotidien [alltäglich] du Là et l’échéance du Dasein. EtreTemps28

Sous B (l’être quotidien [alltäglich] du Là et l’échéance du Dasein), seront analysés, conformément au phénomène constitutif du parler, de la vue incluse dans le comprendre et de l’explicitation [134] (interprétation) qui lui appartient, les modes existentiaux de l’être quotidien [alltäglich] du Là que voici : le bavardage [Gerede] (§35 [EtreTemps35]), la curiosité (§36 [EtreTemps36]), l’équivoque (§37 [EtreTemps37]). Dans ces phénomènes se dégagera un mode fondamental de l’être du Là, que nous interprétons comme échéance, la « chute » en question manifestant une guise existentialement spécifique de mobilité (§38 [EtreTemps38]). EtreTemps28

Nous avons nommé l’échéance du Dasein sur le On [das Man] et le « monde » de la préoccupation [Besorgen] une « fuite » devant lui-même. Cependant, tout recul devant..., tout détournement de... n’est pas nécessairement fuite. C’est le recul, fondé dans la peur, devant ce que la peur ouvre, devant le redoutable, qui a le caractère de la fuite. L’interprétation de la peur comme affection l’a montré : le devant-quoi de la peur est à chaque fois un étant intramondain, faisant approche vers la proximité à partir d’une contrée déterminée, importun, mais pouvant aussi bien rester éloigné. Or dans l’échéance, le Dasein se détourne de lui-même. Le devant-quoi de ce recul doit en général avoir le caractère de la menace, et pourtant, c’est un étant de même mode d’être que l’étant même qui recule, c’est le Dasein lui-même. Le devant-quoi de ce recul ne peut donc pas être saisi comme du « redoutable », puisque le redoutable ne fait jamais encontre que comme étant intramondain. La menace qui peut seule être « redoutable » [186] et qui est découverte dans la peur provient toujours de l’étant intramondain. EtreTemps40

Si le « problème de la réalité », pris au sens de la question de savoir si un monde extérieur est et peut être démontré sous-la-main, se révèle un problème impossible, ce n’est pas parce que son développement conduit à des apories intenables, mais parce que l’étant même qui est pris pour thème dans ce problème décline pour ainsi dire un tel mode de questionnement. Il n’y a pas à prouver que et comment un « monde extérieur » est sous-la-main - il y a à mettre en lumière pourquoi le Dasein comme être-au-monde [In-der-Welt-sein] a tendance à commencer par enterrer d’abord « gnoséologiquement » le « monde extérieur » dans le néant, pour ensuite seulement s’appliquer à le prouver. Le fondement s’en trouve dans l’échéance du Dasein et dans le déplacement, motivée par celle-ci, de la compréhension primaire d’être vers l’être comme être-sous-la-main. Si le questionnement conforme à cette orientation ontologique est de type « critique », c’est une simple « intériorité » qui s’imposera de prime abord à lui à titre d’unique étant sous-la-main assuré ; après quoi, une fois le phénomène originaire de l’être-au-monde [In-der-Welt-sein] mis en pièces, il s’emploiera sur la base de ce résidu, du sujet isolé, à recomposer ce sujet avec un « monde ». EtreTemps43

Qu’est-ce qui a été conquis par l’analyse préparatoire du Dasein, et qu’est-ce qui est cherché ? Nous avons trouvé la constitution fondamentale de l’étant thématique, c’est-à-dire l’être-au-monde [In-der-Welt-sein], dont les structures essentielles trouvent leur centre dans l’ouverture. La totalité de ce tout structurel s’est dévoilé comme souci. C’est dans le souci qu’est enclos l’être du Dasein. L’analyse de cet être a pris pour fil conducteur ce qui avait été déterminé anticipativement comme l’essence du Dasein - l’existence [NA: Cf. supra, §9 [EtreTemps9], p. [41] sq.]. Formellement, ce titre signifie ceci : le Dasein est en tant que ce pouvoir-être compréhensif pour lequel en son être il y va de cet être même. L’étant qui est ainsi, je le suis à chaque fois moi-même. L’élaboration du phénomène du souci nous a procuré un aperçu dans la constitution concrète de l’existence, c’est-à-dire dans le rapport qui l’unit cooriginairement avec la facticité et l’échéance du Dasein. EtreTemps45

Tout d’abord, il convient d’éclaircir, à titre de pré-esquisse, comment l’existence, la facticité et l’échéance du Dasein se dévoilent dans le phénomène de la mort. EtreTemps50

Par quoi ce dire-Je « fugace » est-il motivé ? Par l’échéance du Dasein, où il fuit devant [322] lui-même dans le On [das Man]. Le dire-Je « naturel » accomplit le On [das Man]-même. Dans le « Je » s’exprime le Soi-même que, de prime abord et le plus souvent, je ne suis pas authentiquement. Pour l’identification à la diversité quotidienne [alltäglich] et la chasse à l’étant offert à la préoccupation [Besorgen], le Soi-même du Je-me-préoccupe oublieux de soi se montre comme le simple constamment même, mais indéterminé et vide. On est bel et bien ce dont on se préoccupe. Que le dire-Je ontique « naturel » manque la teneur phénoménale du Dasein visé dans le Je, cela ne donne à l’interprétation ontologique aucun droit d’accompagner ce manquement et d’imposer à la problématique du Soi-même un horizon « catégorial » inadéquat. EtreTemps64

Submitted on:  Fri, 23-Feb-2007, 14:22