
Erschlossenheit [SZ] Erschliessung [SZ] Offenheit [SZ] Offensein [EtreTemps] Erschlossenheit: NT: Et nous nous félicitons, en particulier, que le t. XX de la G.A. publié en 1979 sous le titre Prolégomènes à l’histoire du concept de temps, offre plutôt une première rédaction de la section 1 qu’il ne révèle un stade de pensée antérieur, donc distinct. Quand on songe, par ailleurs, que ce cours à été professé durant l’été 1925, on ne peut être que stupéfait par la précocité du philosophe : si genèse il y a forcément eu , il y a eu aussi et surtout une éclosion, une naissance dont la vigueur, si Hegel n’eût existé, serait sans exemple dans l’histoire de la pensée occidentale. — Une « différence », cependant, entre ce volume et S.u.Z. mérite d’être notée : ce qui s’appellera en 1927 Erschlossenheit, « ouverture », s’appelle encore en 1925 Entdecktheit, « découverte », « être-découvert » (v. t. XX, § 28, ainsi que la postface de Petra Jaeger, p. 444) et vice versa. Voilà qui marque non une variation de Heidegger, mais la « sensibilité » dans tous les sens du terme de la langue allemande. Lorsque l’on a pour tâche, en traduisant, de restituer une nuance séparant deux termes philosophiques allemands, il convient parfois de commencer par se rendre compte de sa délicatesse dans la langue d’origine plutôt que de se hâter d’en faire, dans la langue d’arrivée une opposition à la hache. 7 Sur la pagination, v. le Handbuch, p. XXIII, dont les listes suivent plus précisément celle de N14 : « Mais une table de concordance serait superflue, puisque les précédentes éditions de S.u.Z. ne diffèrent que d’une manière infime de N14 sur ce point, et que KA reproduit également dans ses marges la pagination de N7-13. » 8 H. FEICK, Index zu Heideggers “S.u.Z.”, 2e éd., Tübingen, 1968 : précieux glossaire conceptuel et thématique. Voir notre index C. [EtreTemps] Être est toujours l’être d’un étant. Le tout de l’étant peut, en ses diverses régions, devenir le champ d’une libération et d’une délimitation de domaines réels déterminés. Ces domaines, quant à eux, l’histoire, la nature, l’espace, la vie, le Dasein, la langue, etc., peuvent être thématisés comme objets par autant de recherches scientifiques correspondantes. La recherche scientifique accomplit de manière naïve et grossière le dégagement et la première fixation des domaines de choses. L’élaboration du domaine en ses structures fondamentales est en quelque mesure déjà accomplie par l’expérience et l’explicitation préscientifiques de la région d’être où le domaine de choses est lui-même délimité. Les « concepts fondamentaux » ainsi formés demeurent d’abord les fils conducteurs de la première ouverture concrète du domaine. Même si le poids de la recherche réside toujours dans cette positivité, néanmoins son progrès véritable ne s’accomplit pas tant dans le rassemblement des résultats et leur consignation dans des « manuels » que dans les questions — suscitées le plus souvent de manière réactive à partir de cette connaissance croissante des choses — portant sur les constitutions fondamentales du domaine considéré. [EtreTemps3] L’être, en tant que thème fondamental de la philosophie, n’est pas un genre d’étant, et pourtant il concerne tout étant. Son « universalité » doit être cherchée plus haut. Être et structure d’être excèdent tout étant et toute déterminité [Bestimmtheit] étante possible d’un étant. L’être est le transcendens par excellence. La transcendance de l’être du Dasein est une transcendance insigne, dans la mesure où en elle réside la possibilité et la nécessité de la plus radicale individuation. Toute mise à jour de l’être comme transcendens est connaissance transcendantale. La vérité phénoménologique (ouverture de l’être) est veritas transcendantalis. [EtreTemps7] Offenheit (ouverture, être-ouvert): Rien ne manifeste mieux la connexion du parler avec le comprendre et la compréhensivité que cette possibilité existentiale qui appartient au parler lui-même : l’entendre. Il n’est nullement fortuit que nous disions, lorsque nous n’avons pas « bien » entendu, que nous n’avons pas « compris ». L’entendre est constitutif du parler, et, de même que l’ébruitement linguistique se fonde dans le parler, la perception acoustique se fonde dans l’entendre. Le fait de prêter l’oreille à..., d’avoir des oreilles pour..., est l’être-ouvert existential du Dasein en tant qu’être-avec [Mitsein] envers les autres. L’entendre constitue même l’être-ouvert primaire et authentique du Dasein pour son pouvoir-être le plus propre, en tant qu’entente de la voix de l’ami que tout Dasein porte avec soi. Le Dasein entend parce qu’il comprend. En tant qu’être-au-monde [In-der-Welt-sein] compréhensif avec autrui, il est « obédient » à l’être-Là-avec [Mitdasein] et à lui-même, et c’est en cette obédience que se fonde pour lui toute appartenance. Cette entente mutuelle où se configure l’être-avec [Mitsein] présente les guises possibles de l’obéissance (« écouter »), de l’accompagnement, ou les modes privatifs du « refus d’entendre », de la résistance, du défi, de l’aversion. [EtreTemps34]